- lipogramme
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⇒LIPOGRAMME, subst. masc.Rare. Œuvre littéraire dans laquelle on s'impose de ne pas faire entrer une ou plusieurs lettres de l'alphabet. Un lipogramme ne se remarque pas, à tel point que la plupart du temps l'omission est annoncée dès le titre (OULIPO, La Litt. potentielle, Paris, Gallimard, 1973, p. 91).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1. 1620 adj. (S. CERTON, Vers leipogrammes et autres œuvres en poesie); 2. 1726 subst. lipogramme (Le spectateur ou la Socrate moderne, I, p. 318 cité par HENSCHEL ds Fr. mod. t. 37, p. 120). Du gr.
« à qui il manque une lettre » de
« laisser » et
« lettre » avec simplification de forme p. anal. avec les autres mots en -gramme.
lipogramme [lipɔgʀam] n. m.ÉTYM. 1866, Littré (1771, en angl., Addison), mais la forme leipogramme est attestée en 1620, Certon; dér. sav. du grec leipein « laisser, enlever », et gramma « lettre », ou directement empr. au grec leipogrammatos « à qui il manque une lettre ».❖♦ Didact. Texte dont l'auteur s'est imposé, en l'écrivant, de ne jamais employer une lettre, parfois plusieurs, et par conséquent de proscrire les mots qui contiennent cette lettre ou ces lettres (sauf à leur donner une orthographe différente impliquant des effets stylistiques particuliers : cf. ci-après le titre du roman de G. Perec, les Revenentes). ⇒ Lipogrammatie. || « La Disparition est (…) une remarquable illustration de ces “romans à procédés” mijotés par Perec : la contrainte, ou plutôt le défi, ici, consistait à écrire tout le récit sans jamais utiliser la lettre “e”, selon une très ancienne technique nommée “lipogramme” ! Perec renouvellera l'exploit avec Les revenentes, en 1972 : mais, cette fois, le “e” est la seule voyelle du roman ! » (Sciences et Avenir, avr. 1984, p. 21).0 La troisième tradition du lipogramme est la tradition vocalique, celle qui bannit les voyelles. Elle n'est pas nécessairement la plus difficile; écrire sans a est badin en français, périlleux en espagnol.❖DÉR. Lipogrammatie, lipogrammatique.
Encyclopédie Universelle. 2012.